• Tarantino s'attaque au film de guerre ! Et encore, une fois, il nous livre un chef-d'oeuvre de plus dans une filmographie maîtrisée qui ne comporte pas une seule tache. Après un montage marathon, le film fut prêt à temps pour Cannes, où il a été récompensé par le prix d'interprétation pour CHristoph Waltz dans le rôle du colonel Hans Landa, véritable révélation du film.

    Inglourious Basterds

    A quoi ressemble un film de guerre de Tarantino ? Ben... à un film e Quentin Tarantino. Le film est, comme d'habitude, divisé en chapitres. Les personnages parlent, la tension monte lentement, et quand les mots ne suffisent plus tout le monde sort les flingues. La musique est un mélange savant réalisé par le réalisateur lui-même en fonction de ses goûts, et à laquelle il applique ensuite ses images… Tarantino nous raconte la guerre comme un western : « Il était une fois dans <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> occupé par les nazis » est le premier chapitre du film, référence à Sergio Leone.<o:p></o:p>

    C'est donc la parole, comme toujours chez Tarantino, qui est à l'honneur dans ce film. C'est tout simplement ce qui fait son exceptionnelle qualité, puisque on y discute aussi bien en français, qu'en allemand, en anglais et même en italien... Ce jeu incessant des langues n'est pas superflu, loin de là ; et est incarné à merveille à travers le personnage du colonel Hans Landa, personnage polyglotte qui passe d’une langue à l’autre pour poursuivre ses buts bien sombres… Ce personnage est sûrement le plus réussi du film. Rarement un homme n’a aussi bien incarné le Mal que Christoph Waltz, un nazi qui traque les juifs grâce à son don pour les langues…

    Inglourious Basterds - Christoph Waltz

    Des personnages réussis, le film en comporte une pléthore. Tous sont appelés à devenir « cultes ». Et tous, aussi, sont joués par des acteurs qui rivalisent de talent : Brad Pitt est irrésistible dans son rôle de pur Américain, Diane Kruger incarne remarquablement bien une actrice au double jeu, Eli Roth est effrayant et hilarant dans son rôle de l’« Ours Juif ». Les Bâtards – troupe de soldats juifs partant scalper les nazis – sont des purs produits de l’imagination de Tarantino. Seule Mélanie Laurent fait une ombre au tableau, pas assez convaincante dans certaines scènes…<o:p></o:p>

    L’histoire s’embarrasse peu de l’Histoire, et Tarantino s’offre un final que personne n’avait encore jamais osé faire au cinéma. Le film illustre la métaphore qui assimile le cinéma, comme tout art, à une arme. L'Allemagne nazie l'utilise pour redonner du moral à ses troupes avec la projection du film La Fierté de la Nation, mais les Bâtards et leurs alliés donneront un sens plus littéral à l'expression...

    Inglourious Basterds - Brad Pitt

    On jubile tout au long du film, emporté par l’histoire et les personnages de ce nouveau chef-d’œuvre de Quentin Tarantino. Ne ratez pas la dernière réplique (la meilleure du film ?), qui nous achève après les deux heures trente d'exception du film.<o:p></o:p>

    Note finale : 18,5/20<o:p></o:p>


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  • Grand favori pour <st1:personname productid="la Palme" w:st="on">la Palme</st1:personname> d’Or de Cannes 2009, « Un Prophète » qui signe le retour de Jacques Audiard après les huit césar de De battre, mon cœur s’est arrêté. Il remporta finalement le Grand Prix. Mais le film est là, exceptionnel. Une plongée dans la vie carcérale de Malik El Djebena.

    Un prophète

    Filmé comme toujours avec l’esthétique de l’« image inclinée » (la caméra bouge toujours), on suit la paradoxale ascension de Malik El Djebena magistralement interprété par Tahar Ranim dans l’univers de la prison, mais aussi dans la vie sociale… Il n’est au début qu’un « voyou » illettré, mais après avoir été recueilli par César (extraordinaire Niels Arestrup), et exécuté pour lui une mission qui le hantera presque tout au long du film, mais il apprendra vite en prison, et en sortira grandi. Pourtant, il ne perds jamais ses manières, ne se transforme pas en mégalo, il reste – et c’est là toute la force de Tahar Ranim – semblable à lui-même, insensible, jusqu’à qu’il réussisse à se débarrasser d’une morale qui ne l’avait jamais vraiment embarrassé. Malaise, fascination sont inspirés par ce personnage qui ne s’occupe qu’à tisser des liens entre les différentes communautés de la prison, et qui esquisse son premier sourire dans un déchaînement de pure violence…

    Un prophète - Tahar Rahim

    Le film n’est pas une exaltation du milieu carcéral, il ne dresse pas un portrait idéaliste d’un truand devenu roi. Il est juste froidement réaliste. Un film percutant de Jacques Audiard.<o:p></o:p>

    Note finale : 18,5/20<o:p></o:p>


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  • Terminator est sans conteste l’une des plus grandes sagas de science-fiction cinématographique, après Alien. Les deux premiers volets furent réalisés par James Cameron (il s’agit de Terminator et  Terminator 2 : Le Jugement Dernier) et firent entrer à jamais dans la légende le personnage de interprété par Schwarzenegger, un Terminator dont la mission est d’éliminer dans le passé la mère de Jonh Connor. Ce dernier est le leader de la résistance humaine après le Jour du Jugement Dernier, une gigantesque apocalypse nucléaire créée par les machines qui se rebellent désormais contre leurs créateurs humains… Tel est le monde de Terminator, remarquable par ses paradoxes temporels qui se sont développés films après films. Jusqu’à ce que Jonathan Mostow réalise un Terminator 3 : Le Soulèvement des Machines très réussi mais aussi très contesté, pour lequel « Schwarzie » jouait son dernier rôle (avant de devenir le Gouvernator de <st1:personname productid="la Californie" w:st="on">la Californie</st1:personname>).

     

    Terminator Renaissance

     

    Comment McG a-t-il pu réaliser son Terminator Renaissance sans la figure incontournable de Schwarzenegger en tête d’affiche ? En créant un nouveau départ à la saga, une nouvelle trilogie de film Terminator, pour nous raconter la fameuse guerre de l’homme contre la machine entrevue dans les épisodes précédents, avec pour personnage central John Connor.

    « En 2018, après l'apocalypse qui a vu s'affronter les hommes et les robots, John Connor est devenu le chef de la résistance humaine contre Skynet et son armée de Terminators. Sa vision du monde est pourtant remise en cause par l'apparition de Marcus Wright, un inconnu qui se souvient seulement de s'être trouvé dans le quartier des condamnés à mort. Connor doit découvrir si Marcus a été envoyé du futur ou s'il est un rescapé du passé. Alors que Skynet prépare l'assaut final, Connor et Marcus s'engagent dans une odyssée qui va les mener au coeur même des opérations de Skynet. Ils y perceront le terrible secret qui se cache derrière l'annihilation programmée de l'humanité tout entière... »

     McG dans Terminator Renaissance (Photo) 

    McG avait beaucoup de défis à relever. Son film se distingue essentiellement par sa photographie à couper le souffle, et ses paysages de fin du monde. Son intention de renouveler la saga transparaît dans sa manière de filmer, puisqu’il a privilégié des plans-séquences lors des scènes d’action, mais d’une façon beaucoup plus modérée que dans Les Fils de l’Homme (ce qui est bien). On est un peu dérouté au départ, surpris tout d’abord par la qualité de l’image et le vide des paysages, puis lors de la première scène d’action l’absence de changement de point de vue de ces plans-séquences, qui donne une véritable allure de jeu-vidéo. Mais le procédé s’avère très intéressant, et permet à McG de garder une étonnante fluidité dans son film et ses scènes d’action, contrairement à la bouillie visuelle des autres blockbusters (Transformers, Quantum of Solace).

    Le film est bâti autour d’un duel entre deux personnages, John Connor et Marcus. Or, Christian Bale, qui interprète le leader de <st1:personname productid="la R←sistance" w:st="on">la Résistance</st1:personname> (une sorte de De Gaulle du futur), est franchement mauvais dans son rôle et prouve une fois de plus à quel point il est surestimé après The Dark Knight. Sam Worthington, lui, est impressionnant dans ce personnage tout nouveau de Marcus qui s’insère aisément dans l’univers de Terminator. On en est même à regretter que les producteurs aient décidé de tourner une nouvelle fin après que celle originale ait été révélée sur internet… Marcus vole, et de loin, la vedette à ce John Connor sans charisme (alors que c’est lui qui fédère tous les hommes pour combattre contre les machines !) et inexpressif.

     

    Terminator Renaissance - Christian Bale et Sam Worthington

     

    C’est là le point faible de ce Terminator : le manque d’émotion, qui est certes parfaitement adapté avec l’apocalypse présenté par le film, mais qui nous laisse aussi de marbre. Le film a un côté mécanique indéniable, enchaînant scène d’action sur scène d’action, entre deux dialogues, et cela à cause des 30 minutes de coupes imposés par les producteurs (pour des raisons financières : diffuser plus de fois le film en une journée !). Le film aurait été bien meilleur s’il avait duré les deux heures promises. Les personnages manquent donc cruellement de profondeur, alors que dans les précédents Terminator ils constituaient l’essentiel de l’intrigue. Il n’y a vraiment plus d’espoir dans le monde décrit de Terminator… Un vide émotionnel qui se rapproche des déserts filmés tout au long du film…

    McG réalise donc un film qui remplit ses exigences principales, mais qui ne fera pas vibrer le spectateur. C’est certainement le moins bon des quatre épisodes que compte désormais la saga, mais il ne doit pas pour autant être boudé car il constitue un formidable film d’action. Terminator revit, et c’est déjà beaucoup. Ce film constitue une véritable introduction à une nouvelle trilogie. Quant à la séquence surprise où un Schwarzenegger de synthèse vient combattre John Connor, elle est appelée à devenir culte… On attend déjà la suite !

     

    Note finale : 16,5/20


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