• Après les succès de 300 et de L’Armée des Morts, Zack Snyder s’engagea dans une nouvelle adaptation d’un roman graphique américain, mais cette fois-ci le projet fut beaucoup plus ambitieux : il s’agit non plus d’un comic court de Frank Miller mais de ce qui est considéré comme le pilier des romans graphiques, une œuvre de Alan Moore et Dan Gibbons, une BD de plus de 400 pages, la seule à avoir reçu le prix Hugo : Watchmen.
    Watchmen - Les Gardiens <o:p></o:p>

    Le roman était jugé inadaptable. Zack Snyder vait prouvé avec ses deux précédents films sa capacité à (ré)adapter une œuvre au cinéma. On s’attendait à ce que ça soit bien… Mais c’est encore mieux.<o:p></o:p>

    Rien n’a été sacrifié : toute <st1:personname w:st="on" productid="la BD">la BD</st1:personname> a été adaptée. La seule partie du roman graphique non présente dans la version cinéma de 2h40, les « Tales of the Black Freighter », le sera dans la version longue en DVD de 3h25. Et c’est ce qu’on apprécie particulièrement, dans tout le film : retrouver <st1:personname w:st="on" productid="la BD">la BD</st1:personname> à l’écran. Toute la richesse visuelle de <st1:personname w:st="on" productid="la BD">la BD</st1:personname> est présente à l’écran, l’image est parsemé de détails que l’on remarquera plus ou moins selon que l’on a lu <st1:personname w:st="on" productid="la BD">la BD</st1:personname> ou non, ou que l’on connaît la filmographie de Snyder (le Comédien est tué dans la chambre… 300). Le plaisir de revivre l’histoire est très grand pour celui qui a lu <st1:personname w:st="on" productid="la BD. Pour"><st1:personname w:st="on" productid="la BD.">la BD.</st1:personname> Pour</st1:personname> le néophyte, la plongée dans cette spectaculaire histoire risque d’être un peu déroutante, et longue. Mais passionnante.

    Watchmen - Les Gardiens - Jackie Earle Haley <o:p></o:p>

    L’image est encore une fois superbe. Snyder démontre un grand talent dans la gestion du rythme de son film, toujours bien dosé. Il est très fort lorsqu’il filme des scènes d’action. Le plus grand moment du film est le moment où le Dr Manhattan s’exile sur Mars. Le montage mélange comme dans <st1:personname w:st="on" productid="la BD">la BD</st1:personname> le passé, le présent et le futur dans un tourbillon incroyable… Snyder prouve qu’il n’est pas seulement un simple adaptateur mais qu’il a un réel talent pour la réalisation : il sait s’affranchir du roman graphique original lors des cadrages. On pense au battement des portes dans la prison où les évènements nous apparaissent par intermittence… Il a su apporter une distance par rapport à <st1:personname w:st="on" productid="la BD">la BD</st1:personname> lors des scènes qu’il sait difficilement crédible au cinéma grâce à une ironie répandue dans tout le film, un certain humour (« Le monde est petit »), et surtout par l’intermédiaire de l’excellente musique de Tyler Bates !<o:p></o:p>

    Comme toujours lors d’une adaptation, certaines parties du roman graphique sont mieux transposées que d’autres. Jusqu’à l’évasion de la prison de Rorschach, l’adaptation est parfaite : <st1:personname w:st="on" productid="la BD">la BD</st1:personname> est non seulement retranscrite à l’écran mais dépassée. Les acteurs sont très bien choisis, la ressemblance est frappante entre le personnage de papier et celui du film pour le Hibou ou le Comédien. Rorschah est même plus réussi dans le film que dans <st1:personname w:st="on" productid="la BD">la BD</st1:personname>, grâce au physique impressionnant de l’acteur qui l’interprète ! Seul Ozymandias manque de substance.

    Watchmen - Les Gardiens - Jackie Earle Haley <o:p></o:p>

    Mais le rêve s’effondre un peu à la fin, où certaines scènes semblent trop rapides et ne ménagent pas le même effet de surprise que dans <st1:personname w:st="on" productid="la BD. Pour"><st1:personname w:st="on" productid="la BD.">la BD.</st1:personname> Pour</st1:personname> le spectateur qui n’a pas lu <st1:personname w:st="on" productid="la BD">la BD</st1:personname>, le film paraîtra tout simplement long. La grande conversation sur l’intérêt de la vie qui se déroule sur Mars est peut-être pas assez approfondie. Enfin, les deux épilogues de <st1:personname w:st="on" productid="la BD">la BD</st1:personname> ne méritaient pas d’être présents dans la version cinéma…<o:p></o:p>

    Mais Watchmen reste un formidable film. Un blockbuster pas comme les autres, qui privilégie le dialogue à l’action. Un des meilleurs films de super héros qu’Hollywood a su produire. Son histoire a pourtant perdue une partie sa modernité, puisqu’il est aujourd’hui courant au cinéma, depuis Spider-Man, de voir les super-héros se remettre en question, alors que les Watchmen étaient les premiers à le faire. Toutefois, jamais la réflexion n’a été menée aussi loin, grâce au Dr Manhattan et à Rorschah.

    Watchmen - Les Gardiens - Billy Crudup <o:p></o:p>

    La fin est toujours aussi ébahissante et source de questionnements. Il ne reste qu’à saluer une nouvelle fois la musique, qui donne une toute autre dimension à certaines scènes du film en jouant sur le système du contre-courant. Watchmen est certainement un des meilleurs blockbusters de cette année.<o:p></o:p>

    Note finale : 18/20<o:p></o:p>


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  •  The Wrestler ressemblait à un remake de Rocky transposé dans le monde hyper violent du catch. On nous y annonçait le nouveau retour de Mickey Rourke, après son incroyable performance dans Sin CityThe Wrestler est beaucoup mieux que ça. Le chef-d’œuvre de ce début d’année.
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    The Wrestler 
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    La réalisation est pourtant très simple : la caméra se contente de suivre en travelling Mickey Rourke de dos. Mais c’est la meilleure façon que la réalisateur avait pour nous plonger dans l’univers du catcheur, nous faire partager son point de vue et nous faire assister à sa vie ratée. Tout ce qui lui arrive nous touche de plein fouet. L’identification est immédiate. Ce procédé démontre toute sa force lorsque Randy parcourt l’entrepôt du magasin où il est employé pour servir derrière le comptoir au rayon boucherie. Il s’arrête un moment avant la lumière de l’entrée du magasin, et le bruit de fond que l’on entendait se transforme en les sifflements d’attente de ma foule… Une plongée saisissante dans l’esprit d’un homme.<o:p></o:p>

    Qu’est-ce qui impressionne le plus ? La prestation de Mickey Rourke ou la description du monde du catch ? Les deux sont évidemment étroitement liés. La scène la plus impressionnante (par sa violence) qui précède l’arrêt cardiaque de Randy « Le Bélier » nous montre toute la folie du catch et est la preuve la plus évidente de l’investissement kamikaze de Mickey Rourke dans son rôle. On ne peut citer que la critique de Jacques Morice pour Télérama : « The Wrestler est l'histoire d'un acteur qui fait don de son corps au cinéma comme d'autres à la médecine. » Tout est dit. Mais il y a un certain malaise à voir Mickey Rourke se mutiler ainsi devant nous, sachant que chaque blessure infligée le rapprochant un peu plus d’un Oscar… C’est toutefois la même chose pour les catcheurs.

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    The Wrestler - Mickey Rourke

    The Wrestler dépasse tranquillement Rocky même s’il ne joue pas du tout dans la même catégorie. Un chef-d’œuvre à voir absolument.<o:p></o:p>

    Note finale : 18,5/20<o:p></o:p>


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  • Après une première partie légèrement décevante, Che, deuxième partie : Gurérilla, se révèle nettement plus réussi. Cela est dû à une histoire plus intéressante (l’échec du Che en Bolivie) et à un montage moins déroutant, plus centré sur le personnage principal du diptyque magnifiquement interprété par Benicio Del Toro.


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    Che - 2ème partie : Guerilla

     

    Cette deuxième partie se distingue radicalement de la première : fini l’histoire parallèle entre deux époques, le film se concentre sur les dernières années de la vie du Che exclusivement. Tout est construit par opposition avec la premier film, puisque les deux racontent une guérilla, mais ici rien ne fonctionne vraiment : alors que les paysans cubains acceptaient d’aider les guérilleros, en Bolivie ils sont dénoncés et vendus aux forces militaires ; les guérilleros eux-mêmes ne sont pas d’accord entre eux et abandonnent le combat, les uns après les autres, faute de moyens et de courage… La structure pyramidale du diptyque est assez fascinante, puisqu’il n’est évoqué que la naissance de la légende du Che et après une ellipse c’est directement sa chute qui fait suite.<o:p></o:p>

     

    Le découragement est palpable tout au long du film, l’absence d’élan est très bien rendue : le spectateur, même s’il connaît la fin de l’histoire, s’aperçoit seul de l’échec du Che. Ainsi, les défauts du premier film sont éclipsés : le portrait peut-être trop élogieux du révolutionnaire de la première partie est ici beaucoup plus nuancé puisque il échoue. Le Che s’obstine à poursuivre une guérilla qui semble perdue depuis longtemps, alors que tous l’abandonnent, et malgré ses discours où il déclare « que le Révolutionnaire est le stade ultime d’achèvement de l’homme ». Discours qui semble bien éloigné de la réalité quand le Che sera capturé moins d’une heure de film plus tard…


    Che - 2ème partie : Guerilla - Benicio Del Toro <o:p></o:p>

     

    La déchéance physique du Che permet à Benicio Del Toro de démontrer ses talents d’acteur. Il est impressionnant lors des crises d’asthme. La fin est la plus grande réussite du film. Les toutes dernières secondes du Che sont assez poignantes, très éloignées des fins pompeuses que l’on aurait pu craindre…<o:p></o:p>

    En conclusion, le diptyque Che connaît ici une assez surprenante amélioration, qui ne tient à pas grand-chose, mais qui nous touche beaucoup plus. Néanmoins, on est encore loin des Carnets de Voyage de Walter Salles…<o:p></o:p>

    Note finale : 17/20<o:p></o:p>


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    L’Etrange histoire de Benjamin Button a la carrure des « grands » films. En sortant de la salle, on ne peut s’empêcher de penser à Titanic, dont le film emprunte le système de narration. C’est assurément la consécration pour David Fincher (Alien3, Seven, Fight Club, Zodiac…)…

    L'Etrange histoire de Benjamin Button

    «"Curieux destin que le mien..." Ainsi commence l'étrange histoire de Benjamin Button, cet homme qui naquit à 80 ans et vécut sa vie à l'envers, sans pouvoir arrêter le cours du temps. Situé à <st1:personname w:st="on" productid="La Nouvelle-Orléans">La Nouvelle-Orléans</st1:personname> et adapté d'une nouvelle de F. Scott Fitzgerald, le film suit ses tribulations de 1918 à nos jours. L'étrange histoire de Benjamin Button : l'histoire d'un homme hors du commun. Ses rencontres et ses découvertes, ses amours, ses joies et ses drames. Et ce qui survivra toujours à l'emprise du temps. »

    Malgré la longueur du film (2h35), on est happé par l’histoire dès le commencement. Le film démontre le pouvoir de la fiction, puisque il contient en lui-même une multitude petites histoires, films dans le film, qui sans cesse éveille notre curiosité. Le rythme est donc bien calculé pour que l’ennui ne vienne jamais, le scénario est très bien écrit à ce niveau-là.<o:p></o:p>

    Mais, mis à part l’incroyable richesse de l’histoire, c’est bien les effets spéciaux qui sont les plus impressionnants. Impossible de savoir quel rôle tient exactement Brad Pitt dans le film. Quand appraît-il vraiment pour la première fois ? Au fur et à mesure que le film avance et que Benjamin Button rajeunit, on s’amuse à rechercher le moment exact où l’acteur apparaît enfin dépouillé d’images de synthèse… On se trompera souvent. De même pour Cate Blanchett, que l’on ne reconnaît pas au début tant elle a été vieillie artificiellement… Mais les acteurs ne sont pas seulement des faire-valoir des effets spéciaux, ce sont bien eux qui sont maîtres de leurs artifices.

    L'Etrange histoire de Benjamin Button - Taraji P. Henson et Brad Pitt

    Benjamin Button a un énorme budget, et même si Fincher ne fait pas dans la surenchère, on ne manque pas d’être ébahi par le nombre de décors ou de situations nécessaires pour raconter cette histoire. Juste un exemple : la guerre 14-18 est bien évoquée, le temps d’un plan à l’envers (entrevu dans la première et magnifique bande-annonce), plan incroyable qui n’est finalement qu’un détail du film… Tout est au service de l’histoire, de la fiction.

    Le film retrace l’histoire de toute une époque, depuis 1918 à l’ouragan Katrina. Fincher s’amuse à donner à l’image de son film des teintes de plus en plus modernes : des épisodes sont racontés avec un vieillissement de la pellicule ou même du noir et blanc… Une traversée du siècle qui autorise pas mal de résonances et qui esquisse l’histoire de l’Histoire…<o:p></o:p>

    L’Etrange histoire de Benjamin Button est donc assurément une réussite, un chef-d’œuvre, tant par son histoire que par ses effets spéciaux.<o:p></o:p>

    Note finale : 18,5/20<o:p></o:p>

     


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  • Walkyrie est le nom de code d'un plan de protection du gouvernement nazi en cas de coup d'état contre Hitler. Ce plan de scours fut utilisé par des officiers nazis, dirigés par Stauffenberg, pour prendre le contrôle de l'Allemagne nazie après l'élimination d'Hitler. Le film, produit par l'acteur déchu Tom Cruise, retrace ce quinzième attentat contre Hitler, qui, on s'en doute bien, fut un échec. Comment faire un film à suspense sur une histoire dont la fin est connue ? Tom Cruise a fait appel au réalisateur virtuose Bryan Singer, auteur de l’incroyable Usual Suspects.

    Walkyrie

    Rien d’extraordinaire dans ce film, pas de scènes d’action ébouriffantes « on a tué Hitler ! », le film ne raconte que les actions d’un groupe d’hommes qui se sont engagées jusqu’à la mort pour sauver ce qui était possible de leur pays… Le film se concentre uniquement sur ces personnages, Stauffenberg en tête. Le réalisateur a su éviter un pathétisme trop appuyé, préférant nous livrer un film à suspense, où chaque action est minutée, la réussite à portée de mains, mais où rien ne se passe comme prévu. Et le plus impressionnant, c’est qu’on se laisse prendre au jeu !<o:p></o:p>

    La dernière partie du film est sans conteste la plus impressionnante : on voit comment le gouvernement nazi a vacillé suite à l’attentat manqué, les insurgés menant une campagne de désinformation en clamant la mort d’Hitler, tandis que de l’autre côté le Führer blessé menait lui aussi une campagne d’information assurant sa survie. La lutte n’est plus armée, les soldats deviennent des pions, tout le destin d’un pays est entre les mains de quelques hommes, qui, tour à tour, sont confrontés à des dilemmes.

    Walkyrie - Christian Berkel, Eddie Izzard, Bill Nighy, Tom Cruise, Alan Dale et Kenneth Branagh

    Tom Cruise n’a rien d’exceptionnel dans son rôle, se contentant de faire profil bas. Ce n’est plus le même numéro que celui de l’agent de Missions : Impossible, et bien heureusement. Le film a connu de grandes difficultés pour être réalisés, les allemands s’opposant à ce qu’un scientologue s’attaque au héros national Stauffenberg, en plus d’incidents techniques nécessitant un nouveau tournage ou 11 millions de dommages et intérêts ! Ce n’est pas encore le retour en grâce de Tom Cruise, mais ça en a l’intention…<o:p></o:p>

    Note finale : 15,5/20<o:p></o:p>

     


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