• Il suffit de regarder les cinq premières minutes de District 9 pour se rendre compte que ce film fera date. Sans doute le meilleur film de science-fiction depuis Minority Report (en attendant Avatar...), et un des meilleurs de l’année, Neilkl Blomkamp frappe très, très fort pour son premier film. Neill Blomquoi ? Ce réalisateur de court-métrage et de publicité était surtout (in)connu du grand public pour sa publicité Citroën où une voiture se transformait en robot dansant du breakdance (c’était avant Transformers de Bay…). Il a fait parler de lui lorsqu’il tenta de réaliser le film Halo. Devant l’échec de ce projet, le grand Peter Jackson (qui devait produire Halo) lui proposa d’adapter un de ses courts-métrages, Alive in Joburg (visible sur internet en cliquant ici), au cinéma. Détaché des grands compagnies de production cinématographiques afin de ne pas reproduire l’échec d’Halo, Blomkamp a pu réaliser le film comme il l’entendait, Jackson lui laissant le champ libre. Avec un budget certes plus réduit (30 millions de dollars), mais largement suffisant. Et le résultat est là, époustouflant.


    District 9


    District 9 est filmé comme un reportage, ou un documentaire. Les images sont souvent à la première personne, et des interviews parsèment le récit. Cette manière de raconter l’histoire, révolutionnaire pour la science-fiction, donne une réalité au récit et permet d’accentuer la critique de l’exclusion portée par le film.  Tout semble réel, d'autant plus que les détails pullulent, et même les plus extravagants. Les « crevettes » (surnom des aliens) incarnent bien évidemment tous les exclus, immigrés et victimes du racisme de <st1:personname w:st="on" productid="la Terre. La"><st1:personname w:st="on" productid="la Terre.">la Terre.</st1:personname> La</st1:personname> localisation du district 9 n’a pas été laissée au hasard, puisque en le plaçant à Johannesburg (capitale de l’Afrique du Sud et pays d’enfance du réalisateur) pour renforcer le parallèle avec le camp de réfugié Distrcit 6 (bien réél, celui-là), Blomkamp évoque aisni l’apartheid, le Tiers-Monde…  Le scénario est excellent et brasse en plus plusieurs thèmes chers à <st1:personname w:st="on" productid="la SF.">la SF.</st1:personname>


    District 9


    De la science-fiction intelligente, donc. Derrière l’humour du film (les « crevettes » raffolent des pâtés pour chats…) se cache donc un véritable message. Le parcours du héros du film est aussi lourd de symbole. Un héros majestueusement interprété par le copain de lycée du réalisateur, Sharlto Copley qui montre ainsi que Blomkamp a eu raison de lui faire confiance.


    District 9 - Sharlto Copley


    Enfin, District 9 est, comme tout film de science-fiction, un spectacle. Le budget a été utilisé de la manière la plus efficace possible, et on a du mal à voir une différence entre ce film et les grosses productions à plus de 150 millions de dollars des studios. On ne manquera pas d’être impressionné par la profusion des détails, qui montrent le soin apporté au film. Le point de vue à la première personne nous plonge dans l’action, et  on a le droit à notre content d’émotion et d’action épique. Mais a quoi ressemblera donc un film de Neill Blomkamp crédité d’un vrai budget de blockbuster hollywoodien ? Ou tout simplement, que sera le prochain film de Blomkamp ? On l’attend avec impatience.


    District 9


    Distrcit 9 est donc la révélation de l’année. Un film novateur, spectaculaire, drôle et intelligent : toutes les qualités d’un chef-d’œuvre.

    Note finale : 19/20


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  • Destination Finale… une saga désormais forte de quatre films, et qui va encore s’agrandir au vu du succès du dernier opus. Pourtant, Destination Finale 4 ne se distingue de ses précédents que par l’ajout de la 3D. En fait, faire une critique de l’opus 4 revient à faire celle des précédents… Destination Finale, Destination Finale 2, Destination Finale 3 et Destination Finale 4 ont a peu de chose près la même histoire, ou plutôt suivent le même concept : un groupe de jeunes américains échappe à la mort, mais une succession d’évènements plus ou moins hasardeux vient les rattraper et « corriger » leur chance d’avoir su tromper le sort.

    Destination finale 4

    Ce n’est pas à proprement parler du cinéma, mais un jeu. Comme dans tous les Destination Finale… les acteurs sont pathétiques, la caméra très peu inventive et les dialogues (plus ou moins inutiles), viennent juste combler la durée du film. Ça participe, plus ou moins consciemment, à l’aspect comique du film… Mais là n’est pas l’intérêt. Ce qui compte, c’est la façon dont va mourir le prochain personnage de la liste. Et pour cela, tous les artifices sont possibles pour entretenir la surprise : flash-back, visions, répétitions… Le but étant toujours de surprendre le spectateur, et, après lui avoir laissé imaginer la suite du scénario, achever le pauvre acteur d’une toute autre manière que celle attendue…

    Pour cela, la 3D est un atout non négligeable. Peut-être même celui majeur du film, et le seul de cette suite pour ceux qui ont vu les précédents. Le sang gicle, les membres volent et toutes sortent d’objets sortent de l’écran, et il n’est pas rare que l’on recule soudainement sur son siège !

    Enfin, il faut quand même reconnaître l’inventivité du scénario, qui nous embrouille dans le passé, le présent et le futur, le réel du rêve pour toujours mieux éviscérer, étrangler, mutiler ses pauvres personnages…

    Un film déjà-vu… mais qui dispose de la 3D. Pour ceux qui ne connaissent pas encore la série.

    Note finale : 15/20


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  • Tarantino s'attaque au film de guerre ! Et encore, une fois, il nous livre un chef-d'oeuvre de plus dans une filmographie maîtrisée qui ne comporte pas une seule tache. Après un montage marathon, le film fut prêt à temps pour Cannes, où il a été récompensé par le prix d'interprétation pour CHristoph Waltz dans le rôle du colonel Hans Landa, véritable révélation du film.

    Inglourious Basterds

    A quoi ressemble un film de guerre de Tarantino ? Ben... à un film e Quentin Tarantino. Le film est, comme d'habitude, divisé en chapitres. Les personnages parlent, la tension monte lentement, et quand les mots ne suffisent plus tout le monde sort les flingues. La musique est un mélange savant réalisé par le réalisateur lui-même en fonction de ses goûts, et à laquelle il applique ensuite ses images… Tarantino nous raconte la guerre comme un western : « Il était une fois dans <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> occupé par les nazis » est le premier chapitre du film, référence à Sergio Leone.<o:p></o:p>

    C'est donc la parole, comme toujours chez Tarantino, qui est à l'honneur dans ce film. C'est tout simplement ce qui fait son exceptionnelle qualité, puisque on y discute aussi bien en français, qu'en allemand, en anglais et même en italien... Ce jeu incessant des langues n'est pas superflu, loin de là ; et est incarné à merveille à travers le personnage du colonel Hans Landa, personnage polyglotte qui passe d’une langue à l’autre pour poursuivre ses buts bien sombres… Ce personnage est sûrement le plus réussi du film. Rarement un homme n’a aussi bien incarné le Mal que Christoph Waltz, un nazi qui traque les juifs grâce à son don pour les langues…

    Inglourious Basterds - Christoph Waltz

    Des personnages réussis, le film en comporte une pléthore. Tous sont appelés à devenir « cultes ». Et tous, aussi, sont joués par des acteurs qui rivalisent de talent : Brad Pitt est irrésistible dans son rôle de pur Américain, Diane Kruger incarne remarquablement bien une actrice au double jeu, Eli Roth est effrayant et hilarant dans son rôle de l’« Ours Juif ». Les Bâtards – troupe de soldats juifs partant scalper les nazis – sont des purs produits de l’imagination de Tarantino. Seule Mélanie Laurent fait une ombre au tableau, pas assez convaincante dans certaines scènes…<o:p></o:p>

    L’histoire s’embarrasse peu de l’Histoire, et Tarantino s’offre un final que personne n’avait encore jamais osé faire au cinéma. Le film illustre la métaphore qui assimile le cinéma, comme tout art, à une arme. L'Allemagne nazie l'utilise pour redonner du moral à ses troupes avec la projection du film La Fierté de la Nation, mais les Bâtards et leurs alliés donneront un sens plus littéral à l'expression...

    Inglourious Basterds - Brad Pitt

    On jubile tout au long du film, emporté par l’histoire et les personnages de ce nouveau chef-d’œuvre de Quentin Tarantino. Ne ratez pas la dernière réplique (la meilleure du film ?), qui nous achève après les deux heures trente d'exception du film.<o:p></o:p>

    Note finale : 18,5/20<o:p></o:p>


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  • Grand favori pour <st1:personname productid="la Palme" w:st="on">la Palme</st1:personname> d’Or de Cannes 2009, « Un Prophète » qui signe le retour de Jacques Audiard après les huit césar de De battre, mon cœur s’est arrêté. Il remporta finalement le Grand Prix. Mais le film est là, exceptionnel. Une plongée dans la vie carcérale de Malik El Djebena.

    Un prophète

    Filmé comme toujours avec l’esthétique de l’« image inclinée » (la caméra bouge toujours), on suit la paradoxale ascension de Malik El Djebena magistralement interprété par Tahar Ranim dans l’univers de la prison, mais aussi dans la vie sociale… Il n’est au début qu’un « voyou » illettré, mais après avoir été recueilli par César (extraordinaire Niels Arestrup), et exécuté pour lui une mission qui le hantera presque tout au long du film, mais il apprendra vite en prison, et en sortira grandi. Pourtant, il ne perds jamais ses manières, ne se transforme pas en mégalo, il reste – et c’est là toute la force de Tahar Ranim – semblable à lui-même, insensible, jusqu’à qu’il réussisse à se débarrasser d’une morale qui ne l’avait jamais vraiment embarrassé. Malaise, fascination sont inspirés par ce personnage qui ne s’occupe qu’à tisser des liens entre les différentes communautés de la prison, et qui esquisse son premier sourire dans un déchaînement de pure violence…

    Un prophète - Tahar Rahim

    Le film n’est pas une exaltation du milieu carcéral, il ne dresse pas un portrait idéaliste d’un truand devenu roi. Il est juste froidement réaliste. Un film percutant de Jacques Audiard.<o:p></o:p>

    Note finale : 18,5/20<o:p></o:p>


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  • Un de ces grands films épiques, "comme on n'en fait plus" pourrait-on dire si l'on est un brin nostalgique, fascinants, envoûtants... Des paysages magnifiques et magnifiés par une caméra intelligente et surtout une musique éternelle, un désert qui n’a jamais été aussi bien filmé, et le regard inoubliable d’un acteur qui faisait avec ce film ses premiers pas dans « la cour des grands ». Une épopée de trois heures et demi, un rêve amer parsemé de réussites éclatantes, des énormes batailles et des personnages à foison, des costumes incroyables, du bruit, de la fureur, du sang et du sable… Voilà ce qu’est Lawrence d’Arabie, un très grand chef-d’œuvre qui n’a pas vieilli et ne vieillira jamais.

     Peter O'Toole, David Lean dans Lawrence d'Arabie (Photo Christophe L)

    Le film est une expérience, tout d’abord par sa longueur (3h30, qui obéit à la tradition des grands péplums et autres films épiques), par son univers désertique, le dépaysement d’un voyage et par la narration d’une vie extraordinaire. La figure historique de T.E Lawrence, porteur d’un rêve  panarabique trop grand pour lui, évoque beaucoup celle d’Alexandre le Grand. Son immersion dans le monde arabe laisse rêveur, ses succès improbables enthousiasment et ses renoncements et accès de folie donnent toute la dimension héroïque que mérite le personnage.

    Lawrence d'Arabie - Peter O'Toole

    Enfin, le désert. Imposant, immense, et merveilleux grâce à la musique de Maurice Jarre (que vous avez forcément entendue), c’est un personnage, un film à lui tout seul. Il n’a jamais été aussi beau au cinéma, et on ne peut avoir qu’une envie à la fin du film : le rejoindre et le fouler de nos propres pas…

    Note finale : 19/20


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